Jusqu’à 40% de perte de rendement causée par l’Ostrinia nubilalis

Inscrit à l’Inventaire National du Patrimoine Naturel sous la référence 248127, l’Ostrinia nubilalis est recensé en 1796 par Jacob Hübner sous le nom de « Pyralis nubilalis » et figure illustré dans le livre 6 de sa collection de papillons européens consacré aux foreurs. Autrefois appelée « Pyrale de l’armoise », elle est maintenant plus connue sous le nom de « Foreuse de tiges » ou « Pyrale du maïs » et pour cause : au stade larvaire, elle peut causer des pertes de rendement allant jusqu’à 40% sur les cultures de maïs en cas de forte infestation. Les chenilles de l’Ostrinia nubilalis abîment grains et épis, perforent les tiges et affaiblissent la croissance des plantes. Sans compter les pertes directes, on enregistre une augmentation des mycotoxines rendant la récolte impropre à la consommation ainsi qu’une augmentation des temps de récolte due à la verse des pieds de maïs. Les larves de l’Ostrinia nubilalis affectent aussi les cultures de chanvre, millet, sorgho, houblon, tournesol, poivron, armoise…

Trichogramma Brassicæ, une solution biologique hautement éprouvée

Il y a plus de 60 ans, dans les années 70-80, l’INRA – l’Institut National de la Recherche Agronomique – identifie « Trichogramma brassicae », une guêpe parasitoïde oophage, comme un auxiliaire de lutte biologique extrêmement efficace contre les dégâts causés par les larves du papillon Ostrinia nubilalis. C’est le couronnement d’une lutte biologique contre la foreuse du maïs débutée dès l’entre-deux guerres (cf. conférence internationale sur la pyrale du maïs des 25 et 26 avril 1929 à l’Institut Pasteur). Le succès est tel qu’en 1982 un département ainsi qu’une revue annuelle, « Trichogramma News », dédiés aux trichogrammes sont créés au sein de l’OILB – Organisation Internationale de Lutte Biologique (IOBC en anglais).

L’évitement de toute résistance chez le nuisible

Alors que les insecticides et la culture du maïs transgénique BT (Bacillus thunringiensis) occasionnent chez l’Ostrinia nubilalis une résistance progressive aux toxines, l’usage de trichogrammes déjoue tout risque de résistance chez la pyrale du maïs. Le procédé est exclusivement mécanique : les micro-guêpes Trichogramma Brassicæ pondent dans l’œuf de l’Ostrinia nubilalis leurs propres œufs empêchant ainsi tout développement des larves de l’Ostrinia nubilalis. La femelle peut parasiter, selon les conditions, 80 à 110 œufs-hôtes au cours de sa vie (Nicole Hawlitzky, 1992).

Aucun risque pour la santé des agriculteurs

Avec les lâchers de Trichogrammes, aucune protection sanitaire n’est nécessaire. Ni EPI – Équipement de Protection Individuelle, ni DRE – Délai de Ré-Entrée aux champs après application de la solution, ni DAR – Délai Avant Récolte, ne sont requis. La solution est sûre pour la santé des agriculteurs.

Une solution respectueuse de la faune auxiliaire

Solution de biocontrôle ciblée, les lâchers de trichogrammes n’affectent pas la faune auxiliaire.

Une alternative à l’utilisation d’intrants phytosanitaires

Plébiscité par le programme gouvernemental Ecophyto, qui vise une baisse de 50% des intrants phytosanitaires d’ici 2025, le traitement des cultures par trichogrammes fait partie des 119 actions standardisées mobilisables du plan Ecophyto et ouvre droit à un CEPP – Certificats d’Économie de Produits Phythopharmaceutiques sous les numéros 2020-06 (anciennement 2017-006) – « Lutter contre la pyrale du maïs au moyen de lâchers de Trichogrammes » et 2021-087 « Optimiser la lutte contre la pyrale du maïs au moyen d’un équipement facilitant les lâchers de trichogrammes via une prestation ». Ils font partie du levier « Recours à des méthodes alternatives » qui représente 38% des actions standardisées mobilisables du plan Ecophyto. En 2002, 111 082 certificats ont été délivrés pour l’action 2020-006 et 74 certificats pour l’action 2021-087.